Interview croisée de
• Sarah El Haïry, Vice-présidente du MoDem, Ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, de la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles (@sarahelhairy)
• Maud Gatel, Secrétaire générale du MoDem, Députée et Conseillère de Paris (@maudgatel)
• Daphné Ract-Madoux, Membre du Bureau Exécutif du MoDem, ancienne Sénatrice de l’Essonne, vice-présidente de CENTR’EGAUX (@91DRM)
• Jean-Luc Lagleize, Membre du Bureau Exécutif du MoDem, ancien Député de Haute-Garonne, vice-président de CENTR’EGAUX (@JeanLucLAGLEIZE)
• Auguste Ott, Président des Jeunes Démocrates (@Auguste_Ott).
Partout dans le monde, pour marquer le retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990, cette journée est celle de la sensibilisation et de la prévention pour agir contre la violence sous toutes ses formes et en tous lieux (physique, psychologique, sexuelle, médicale, sociale, institutionnelle…) envers l’Homophobie, la Lesbophobie, la Biphobie et la Transphobie.
Sarah El Haïry (SEH), vous êtes à bien des égards une rôle modèle dans le paysage politique français: première femme ministre, ouvertement lesbienne et en couple, première femme ministre, en exercice, ayant recours à la PMA, votée dans le cadre de la mandature et du Gouvernement auquel vous appartenez (NB: en tant que Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel), quel regard avez-vous sur l’état de la société envers les personnes LGBT en général et les lesbiennes en particulier ?
SEH : mon engagement est universaliste. Mon engagement est républicain. Mon engagement politique a pour objet de contribuer à façonner le meilleur avenir pour notre pays. C’est cela qui m’anime au quotidien. Ma vie familiale, elle, comme pour des millions de Français, est un refuge, un cocon de sécurité affective et de bonheur simple.
En cohérence, longtemps, mon engagement et ma vie familiale ont été ainsi totalement dissociés. Au final, j’ai accepté d’en parler pour toutes celles et ceux qui ont besoin d’un message de confiance. Il existe des phénomènes d’autocensure. Il existe des situations difficiles. Je veux dire au plus grand nombre que notre pays et un pays à nul autre pareil dans lequel chacun peut mener librement sa vie. Un pays à nul autre pareil dans lequel vivre sa vie est possible.
Je ne veux pas être un modèle. Je veux être un exemple de ce que permet la France.
Maud Gatel (MG), en tant que Secrétaire générale du MoDem (@MoDem), et Députée, comment pensez-vous que les mouvements politiques pourraient-davantage promouvoir la visibilité des personnes LGBT et la lutte contre les discriminations LGBTphobes, en leur sein et parmi les élues et élus, en général et au sein du MoDem en particulier ?
MG : Notre Constitution confère aux partis et mouvements politiques un rôle central dans notre démocratie. Ce qui leur donne une grande responsabilité, dont celle de représenter la société. C’est un enjeu majeur car ils ont parfois l’image d’un entre soi, ce qui ne doit et n’est pas le cas.
Or, le caractère représentatif des mouvements et partis politiques est à mon sens un enjeu majeur pour retisser le lien entre les citoyens et leurs représentants. C’est ce à quoi je m’attelle au MoDem : veiller à ce que toute la diversité de la société soit présente, tout en travaillant quotidiennement à renforcer notre caractère universaliste. Les thématiques sur lesquelles nous faisons des propositions doivent également refléter cette priorité. C’est ainsi que la question des familles (et non plus de la famille) s’est imposée dans nos réflexions, actualisant fondamentalement le positionnement du MoDem sur la question de la politique familiale.
Daphné Ract-Madoux (DRM), vous êtes ancienne Sénatrice, et maman de jeunes enfants, qui a l’image de l’évolution de la société et de notre jeunesse, vous a confronté récemment à l’identité de genre, avec Clem âgé-e aujourd’hui de 22 ans. Quels sont vos enseignements et quels seraient vos conseils aux parents et aux jeunes qui se questionnent sur leur identité de genre ?
DRM : Nous avons tous une histoire qui nous permet plus ou moins d’être ouvert aux interrogations de nos enfants et notamment sur celles liées au genre.
Même si je pense qu’il faut se documenter soi-même sur ces questions, l’essentiel est d’être à l’écoute, accueillant et de tout mettre en œuvre pour faciliter le cheminement de ces interrogations avec éventuellement des accompagnements psychologiques. La non-binarité est spécifique selon chacun et j’ai appris que plusieurs catégories existent ; pour sa part Clem est neutrois et se sent ni fille, ni garçon. Iel a demandé que l’on dise « iel » ou « il » et cela nous va. Iel a fait la démarche de changer de prénom sur sa CNI et nous avons soutenu sa démarche auprès de la mairie de naissance. J’ai également appréhendé que le genre est différent de l’orientation sexuelle et cela a été je pense l’élément le plus nouveau pour moi.
Lorsque votre enfant vous fait son coming-out de genre et que vous voyez une grande souffrance dans ses yeux, tout vient facilement, il me semble.
Pour les jeunes, si les relations avec leur famille proche ne permettent pas cette liberté de devenir soi-même, il faut choisir un adulte de confiance dans la sphère scolaire, parascolaire, familiale éloignée, médicale ou amicale pour s’en ouvrir, demander éventuellement de l’aide et être accompagné.
Jean-Luc Lagleize (JLL), 11 ans après le vote de la Loi pour le mariage pour tous et l’adoption, et plus de 80 000 mariages célébrés sur cette période, en tant qu’ancien député, pensez-vous que la société française dans son ensemble est aujourd’hui aussi acceptante et respectueuse des couples de même sexe que l’on peut le penser ?
JLL : Alors qu’elle instaurait de nouveaux droits pour les couples de même sexe, la Loi pour le mariage pour tous a malheureusement libéré la parole homophobe dans notre pays. Faute à un débat parlementaire et national mal maitrisés par le gouvernement Hollande, où il n’a pas assez été affirmé que l’homophobie n’est pas un point de vue mais un délit ! Les réseaux sociaux ont fait le reste, et ce sont désormais les comportements homophobes que l’on déplore au quotidien.
Alors oui désormais en France, les homosexuel(le)s ont quasiment les mêmes droits que les autres, mais dans un climat moins serein : de plus en plus de pays dans le monde répriment l’homosexualité en votant des lois de plus en plus restrictives : en Afrique, au Moyen-Orient, en Russie, et même au cœur de l’Europe avec la Hongrie notamment.
Auguste Ott (AO), les Jeunes Démocrates (@J_Democrates) se sont engagés pour la défense des droits des personnes LGBT depuis leur création en 2007. Quelle est votre vision en tant que JDems pour que les jeunes LGBT se sentent acceptés et respectés au sein du MoDem et quelles propositions faites-vous pour une société plus inclusive ?
AO : Depuis notre genèse en 2007, les Jeunes Démocrates ont mis au cœur de leur engagement la conviction que les personnes LGBT sont des individus libres et égaux, avec les mêmes droits, les mêmes aspirations, et la même valeur que chaque membre de notre société. Notre méthode pour intégrer les personnes LGBT au sein du MoDem, et plus largement dans la société, repose sur ce principe fondamental : considérer que leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ne définit pas leur légitimité ou leur place dans notre mouvement politique, ni dans la société en général.
Face aux défis persistants des discriminations et des violences à l’égard des personnes LGBT en France, les Jeunes Démocrates ont porté des propositions concrètes pour promouvoir l’égalité des droits et l’inclusion. À travers une mission flash publiée en février 2022, nous avons défendue des mesures telles que la standardisation des procédures administratives pour les changements de prénom et de genre, la sensibilisation des professionnels de santé, et la promotion d’un langage inclusif, nous visons à créer un environnement où chacun se sent accepté et respecté.
De plus, nous plaidons pour un renforcement de la politique européenne et internationale de la France en faveur des droits LGBT, afin de lutter contre les discriminations à l’échelle mondiale.
Sarah El HaÏry, en tant que Ministre chargée de l’Enfance et de la Jeunesse, quels messages portez-vous aux jeunes LGBT, qui sont malheureusement 7 fois plus susceptibles d’être suicidaires que les jeunes en général ?
SEH : Mon message est simple : je veux simplifier la vie de toutes les familles. Simplifier la vie des familles, c’est, d’abord, permettre à chacun de mener son projet familial, de créer la famille qui lui correspond. Cela vaut pour toutes les familles : les familles nombreuses, les familles sans enfant, les familles avec un enfant, les familles avec deux enfants, les familles recomposées, les familles monoparentales, les familles honoparentales…
Ainsi, je veux dire au jeunes LGBT que, quelles que soient leurs craintes, ils pourront créer, dans notre pays, vivre leur vie, créer la famille qu’ils souhaitent et être heureux.
Vous évoquez les pensées suicidaires. La santé mentale des jeunes est une des grandes causes de l’action gouvernementale. Nous ne pouvons pas nous résoudre à avoir des jeunes qui vont mal.
Mon premier conseil consiste à parler, à reconnaître que cela va mal. Pour obtenir de l’aide, le mieux est d’appeler à l’aide. La santé mentale ne doit plus être un tabou. Le monde médical parle de déstigmatisation. Mais, je sais à quel point ça peut être difficile, à quel point on peut se sentir seul. C’est pourquoi, avec le Gouvernement, nous mettons en place des dispositifs pour aller au plus près des jeunes en souffrance. Il y a par exemple le dispositif Mon Soutien Psy. « Mon soutien psy permet de bénéficier du remboursement de séances d’accompagnement psychologique. Le nombre de séances va passer à douze et le montant du remboursement à 50 €.
Nous avons également pour objectif d’atteindre une Maison des adolescents par département pour que les jeunes dans tous les territoires puissent bénéficier d’un accompagnement adapté.
Jean-Luc Lagleize, vous avez exprimé votre soutien à l’ouverture d’un débat sur la gestation pour autrui en France. Quels seraient selon vous les conditions pour que ce débat puisse avoir lieu sereinement et les conditions qui feraient qu’une GPA à la française, éthique puisse voir le jour ?
JLL : Je souhaite un débat avant tout pour forger ma propre opinion.
J’étais initialement hostile à la légalisation de la GPA en France car je suis opposé à la marchandisation du corps de la femme. Mais je suis en parallèle interpellé par la législation de certains pays comme les Etats-Unis, le Canada, et certains pays européens comme le Danemark, les Pays-Bas et la Grèce … qui encadrent le recours à la GPA.
J’ai également eu l’occasion de rencontrer des couples d’hommes ayant eu recours à la GPA à l’étranger. Et de voir l’amour qu’ils portent à leur enfant (ou leurs enfants car ils ont parfois des jumeaux).
Alors oui, je pense que le sujet mérite un débat. Il mérite qu’on élève le niveau de conscience et de connaissance de chacun. Que l’on aborde également des points techniques essentiels : l’ovule doit-il être celui de la mère porteuse ou celui d’une donneuse (comme le sperme pour la PMA) ? Comment protéger la mère porteuse durant cette période et après ? Quels droits pour l’enfant ? …
Le débat mérite également que l’on comprenne comment les pays qui ont adopté la GPA la mettent en œuvre. Et quelle est pour eux la signification de GPA « éthique ».
Sarah El HaÏry, en tant que Ministre chargée des Familles, quels messages portez-vous aux familles homoparentales, dont vous êtes par ailleurs un exemple, qui aujourd’hui encore peuvent être discrimines, ne serait-ce que dans le traitement pour obtenir l’égalité des droits des parents devant la Loi ?
SEH : Je l’ai dit dès mon arrivée à ce ministère : je veux être la ministre de toutes les familles : familles nombreuses, familles sans enfant, familles avec un enfant, familles avec deux enfants, familles recomposées, familles monoparentales, familles homoparentales… Aucune famille ne doit être laissée sur le bord de la route. Les familles homoparentales doivent être traitées comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Auguste Ott, comment voyez-vous l’interaction entre les JDems et le milieu associatif LGBT en général et avec CENTR’ÉGAUX (@centregaux) en particulier ?
AO : Nous considérons les associations LGBT comme des interlocuteurs essentiels pour enrichir la réflexion sur notre combat pour promouvoir l’égalité des droits et l’inclusion. En particulier, nos échanges avec CENTR’ÉGAUX, en tant qu’association dévouée à la promotion des droits et du bien-être des personnes LGBT, revêt une importance particulière.
Nous entretenons un dialogue ouvert et constructif avec CENTR’ÉGAUX pour mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées les personnes LGBT et pour élaborer des solutions efficaces ensemble. D’ailleurs nous avions eu l’occasion de remettre les conclusions de notre mission flash « Personnes LGBTQIA+ : assurer un égal accès aux droits » à CENTRE’EGAUX en février 2022.
Daphné Ract-Madoux et Jean-Luc Lagleize : CENTR’ÉGAUX a le plaisir et la chance de vous compter comme vice-présidente et vice-président. Comment voyez-vous l’interaction entre le MoDem et l’association ?
DRM : Je suis heureuse et fière au sein de CENTR’ÉGAUX, de pouvoir aider à défendre les droits des personnes LGBT+ et accompagner l’évolution des mentalités et de la société. Surtout lorsque vous avez un mandat de parlementaire et la possibilité d’agir et de pousser ces sujets. C’est important qu’au sein de notre mouvement, le MoDem, ces propositions, ces arguments puissent être portés et diffusés. Cela correspond pour moi à nos valeurs et à l’universalisme que je souhaite voire traduire concrètement par nos actions.
JLL : CENTR’EGAUX fait partie intégrante du MoDem. Elle est constituée d’adhérents du mouvement, sensibilisés aux thématiques LGBT. Elle est à la disposition des adhérents et des dirigeants du mouvement pour leur apporter un éclairage sur des points touchant ces thématiques.
Daphné Ract-Madoux, ancienne Sénatrice dans le Groupe Union Centriste, estimez-vous ce dernier comme au fait des problématiques spécifiques rencontrées par les personnes LGBT ?
DRM : Honnêtement, non, la majorité des sénateurs sont assez ignorants de ces questions, notamment de genre. C’est avant tout une question générationnelle et culturelle car lorsque j’engageais des discussions avec eux, beaucoup étaient en demande d’explication et de décryptage. Cela a permis d’incarner une réalité concrète avec mon témoignage et de sortir des à priori encore trop nombreux. Je pense aussi que la nébuleuse du « wokisme » et des luttes sectorielles desservent largement cette cause auprès de nombre de représentants et d’élus.
On l’a vu au Sénat, notamment sur la question de l’inscription de l’IVG dans la constitution, il aura fallu 3 textes sur plus d’une année pour qu’enfin cela puisse évoluer et passer.
Maud Gatel et Jean-Luc Lagleize, même question pour le Groupe Démocrates et Apparentés pour l’Assemblée nationale ?
MG : Par ses propositions, CENTR’ÉGAUX contribue au travail parlementaire des députés du groupe Démocrates et Apparentés à l’Assemblée nationale. J’ai ainsi le souvenir des 60 propositions qui nous avaient été remises par l’association, en collaboration avec Progressistes LGBT+ (@ProgressistLGBT), lors de la campagne législative de 2022. Ce travail de fond, enrichi par de nombreuses auditions, nous a permis d’entamer cette législature avec des propositions renforcées quant à l’inclusion des LGBT+.
JLL : CENTR’ÉGAUX doit mieux se faire connaitre des députés, mieux faire comprendre ce que l’association peut leur apporter en tant que vision globale des problématiques rencontrées par les personnes LGBT. Des séquences d’auditions pourraient être organisées sur des sujets particuliers. Celui de la GPA pourrait être un premier thème intéressant.
Daphné Ract-Madoux et Jean-Luc Lagleize : à l’instar du Parlement européen, pensez-vous utile et pertinent la mise en place d’un Intergroupe transpartisan sur les thématiques LGBT au sein de l’Assemblée nationale et du Senat ? (NDLR, Pierre Karleskind, eurodéputé Renew Europe est vice-président de l’Intergroupe LGBT)
JLL : L’Assemblée nationale permet la création de groupes de travail sur des thèmes particuliers, sur proposition des groupes parlementaires. Ces groupes sont alors transpartisans puisque constitués de manière proportionnelle. Le groupe d’études « discriminations et lgbtqi-phobies » existe depuis plusieurs années et j’en ai été vice-président de 2017 à 2022. Comme tous les groupes d’études de l’Assemblée, son activité et son influence dépendent du dynamisme de son président.
DRM : Cette question, je me la suis posée très vite et au regard de l’organisation actuelle des deux chambres et je m’interrogeais plutôt sur la pertinence d’élargir les « Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes » du Sénat et de l’Assemblée Nationale. Elles ont été créées par la loi en 1999 et depuis la société a largement évolué. Elles pourraient ainsi être modifiées et inclure, jusque dans leur dénomination, la défense des droits des personnes LGBTQ+. Mais quelle que soit la forme : délégation, intergroupe ou autre…, de toute manière, il faudrait que cela puisse évoluer au sein du parlement.
Il y a quelques jours, nous célébrions la Journée de l’Europe et dans quelques semaines, les européennes et européens sont appelés à renouveler le Parlement européen (NDLR : élection à un tour, se déroulant le 9 juin en France). Alors que l’on voit dans plusieurs pays, dont la France, une montée des extrémismes, de gauche comme de droite, quels messages souhaiteriez-vous passer et quelles actions souhaiteriez-vous proposer aux personnes LGBT au sein de l’UE ? (NB : cela permet de finir sur le visuel de Besoin d’Europe sur les Droits LGBT)
SEH : Le 9 juin, nous avons tous le devoir de barrer la route aux extrêmes. Les extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite, sont les agents de la dégradation de notre cohésion et de l’affaiblissement de notre pays en Europe. Nous voulons un pays uni. Nous voulons un pays ayant une voix forte en Europe. Nous voulons donc contrecarrer les extrêmes.
Quand nous voulons renforcer l’Europe, ils cherchent à l’affaiblir. Quand nous cherchons à rassembler, ils cherchent à diviser. Nous l’avons vu quand l’extrême-droite est arrivée au pouvoir en Europe : les premières mesures annoncées ont été des restrictions des droits et libertés, notamment au détriment des minorités. Nous, à l’inverse, nous nous battons pour faire progresser les droits de tous. Nous avons, d’ailleurs, inscrit dans notre programme l’interdiction des thérapies de conversion dans toute l’Europe.
JLL : Nous devons parvenir à ce que tous les pays d’Europe considèrent l’homophobie comme un délit. Avec une définition de l’homophobie partagée par tous : phobie n’est pas juste synonyme de « peur », mais avant tout de rejet, de dénigrement, de rabaissement, de haine de l’autre.
DRM : Le recroquevillement de la société est inquiétant et la montée des violences et de l’intolérance aussi. C’est à la base qu’il faut agir : sur l’éducation et la formation, y compris celle tout au long de la vie. Et également garantir plus fortement et donc juridiquement des droits nouveaux et d’autres que l’on croyait acquis et pour lesquels, comme le droit à recourir à l’IVG, on constate un fort recul y compris en Europe.
MG : Notre groupe au Parlement européen s’est toujours battu pour les droits et l’inclusion des personnes LGBT+.
À l’heure où des forces politiques remettent en cause les libertés et mettent en place des politiques nationales extrêmement restrictives pour les personnes LGBT+, il est essentiel de se mobiliser dans le cadre des élections européennes. C’est ainsi que nous pourrons œuvrer pour renforcer le cadre de notre État de droit, attaqué par l’extrême gauche comme par l’extrême droite.
La liste “Besoin d’Europe” menée par Valérie Hayer propose d’interdire dans toute l’Union européenne les thérapies de conversion dont sont victimes 2 à 5% des personnes LGBT+ en Europe.
Nous portons aussi le principe d’un mécanisme de conditionnalité des fonds européens mesuré à l’aune des principes de l’État de droit.
Cet engagement fort en faveur des droits LGBT+ à l’échelon européen est une raison supplémentaire pour s’engager derrière ce collectif jusqu’au 9 juin.